Préambule: Demandes de l’APPBUSA soumises au Conseil (octobre 2021)

Arrivée à échéance en juillet 2020, la convention collective ratifiée entre l’Université Sainte-Anne et l’APPBUSA fait l’objet de négociations en vue d’être renouvelée. Il faut rappeler que compte tenu du contexte actuel en lien à la pandémie de la COVID-19, elle a été prolongée d’un an et cette prolongation est arrivée à échéance le 30 juin 2021. Décision a donc été prise par les deux parties de la renouveler, par le biais de négociations.

À s’en tenir à une approche agonistique, les négociations entre les parties, en vue du renouvellement de telle convention collective, relèvent de la confrontation : en clair, une bataille épique où l’un des protagonistes doit se retrouver au tapis, tel un boxeur mis K.O.Il s’agit-là d’une perspective par trop classique dont l’âpreté peut justifier l’usage de coups les plus retors. L’illustration nous en a été donnée à travers le refus inexplicable de l’administration relatif à l’achat de dégrèvements par l’APPBUSA pour l’un de ses négociateurs. Pour fâcheux qu’il puisse être, cet incident n’est pas moins à lire sous le prisme du cynisme d’une tentative de déstabilisation qu’à analyser dans un registre plus large, plus global : celui du traitement du corps professoral et de la nature de ses relations avec la haute administration de l’Université Sainte-Anne. Des relations caractérisées par le mépris.  D’ailleurs, la pléthore de griefs en cours en dit long sur la tension des relations de travail au sein de l’institution.

Face à cette approche agonistique, l’APPBUSA entend proposer une autre, plus consensuelle, animée par une vision orientée vers les intérêts supérieurs de l’institution. Car l’objectif, ici, est de signer une convention collective qui fasse le bonheur de tous, c’est-à-dire de l’administration comme du corps professoral, pour le profit d’un acteur essentiel à la vitalité de toute institution universitaire : l’étudiant. En fait, l’APPBUSA entend fonder ces négociations sur un idéal porté par un double principe : le respect et l’équité.

Plaidoyer en faveur du respect du corps professoral à travers une gestion universitaire au centre duquel se trouve le principe de la collégialité. Nombre de demandes formulées par les membres de l’APPBUSA que porte son comité de négociations tournent autour de la volonté de participer, dans un esprit constructif, à la gestion collégiale en rapport aux enjeux liés à la gouvernance. Il s’agit, en somme, de sortir d’une collégialité d’apparat, d’une collégialité cosmétique, pour pratiquer une collégialité réelle, seule garante de l’apaisement et de l’harmonie dans un milieu de travail que, par ailleurs, l’on veut respectueux.

De même, plaidoyer en faveur de l’équité. En effet, le second type de demandes formulées par les membres de l’APPBUSA relève de l’équité, à voir ici à travers un double volet : le volet normatif et le volet salarial. Sur le plan normatif, il s’avère urgent d’harmoniser, dans la convention collective, la condition des membres du Secteur collégial, corvéables à souhait et soumis à des normes de travail d’un autre âge, à celle de leurs collègues du Secteur universitaire. En fait, force est de constater que l’intégration des secteurs collégial et universitaire à l’Université Sainte-Anne relève moins d’une dynamique de la fusion que de celle d’une greffe qui ne prend pas. Il s’avère donc urgent de corriger cette anomalie de l’ordre de l’injustice.

Si l’on se focalise sur le Secteur universitaire, il importe de rééquilibrer la charge de travail afin de rencontrer les exigences annoncées dans le nouveau Plan stratégique de la recherche établi par l’Université. Il s’agit donc, à travers cette convention collective d’instaurer un environnement propice à la stimulation de la recherche pour que là aussi, ce plan stratégique s’incarne dans la réalité.       

Équité enfin sur la plan salarial, étant donné qu’il faut continuer dans la lancée des dernières négociations, pour poursuivre le nécessaire rattrapage avec nos collègues de la Nouvelle-Écosse. Bien plus que d’équité et de respect, il est ici question de justice. Car, à moins de considérer que les membres de l’APPBUSA soient de « sous-professeurs », rien, mais alors rien, ne justifie tel écart, à compétences égales, entre le salaire perçu par un professeur universitaire œuvrant dans une institution francophone -fût-elle minoritaire et en région rurale – et celui de son collègue dans une institution anglophone.

Pour finir, l’objectif de l’APPBUSA est clair : négocier une convention collective à même d’assurer la modernisation de l’institution tant en rapport aux défis auxquels elle est confrontée actuellement, en contexte pandémique, qu’à ceux auxquels elle va se confronter en contexte postpandémique. Bref, l’APPBUSA entend négocier une convention collective visionnaire qui permettra à notre institution, si chère à tou.te.s, de n’en sortir que plus forte.

— Comité de négociation