Au seuil de la fin du semestre, les professeur.e.s et bibliothécaires grévistes iront manifester devant l’Assemblée législative

Halifax, Nouvelle-Écosse – Le mercredi 13 avril prochain, les professeurs, professeures et bibliothécaires grévistes de l’Université Sainte-Anne, de même que les étudiants et étudiantes les soutenant, déplaceront leur marche de protestation à Province House. Elles et ils espèrent que cela incitera le gouvernement à persuader la haute administration de l’Université d’accepter la procédure d’arbitrage exécutoire conseillée par le médiateur en chef de la province, Peter Lloyd, le 29 mars dernier. La grève, commencée le 3 mars, constitue maintenant le plus long arrêt de travail en milieu universitaire de l’histoire des provinces de l’Atlantique. Il reste peu de temps au trimestre et les étudiantes et étudiants ne se sont toujours pas vu offrir de remboursement.

L’arbitrage de différends exécutoire a récemment permis de sauver le trimestre, lors des grèves à Acadia University et à l’University of Manitoba, tout en offrant une entente acceptable pour les deux parties. Aucune de ces grèves n’a duré plus longtemps que celle de l’Université Sainte-Anne, qui est d’ailleurs la première en plus de 130 ans d’histoire de l’université francophone (cette grève a été appuyée par 90 % des membres de l’Association lors du vote ayant eu lieu en février).

La présidente de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), la professeure Brenda Austin-Smith, affirme que « l’ACPPU exhorte le ministre Wong à encourager l’arbitrage exécutoire afin de mettre fin au conflit de travail. Il est déraisonnable de la part de l’administration de menacer le succès des étudiants et étudiantes et les décennies de collégialité en refusant d’impliquer une tierce partie neutre. Le ministre Wong pourrait accélérer le processus et favoriser une résolution rapide du conflit et de la grève. »

Le président de l’Association des professeurs, professeures et bibliothécaires de l’Université Sainte-Anne (APPBUSA), le professeur James Crombie, décrit comment « la haute administration de l’Université a refusé l’option de l’arbitrage en imposant comme condition de soustraire 44 clauses litigieuses à l’évaluation de l’arbitre. Le retrait d’un tel nombre de propositions de l’APPBUSA rendrait impossible une entente équitable déterminée par un arbitre neutre et impartial. »

L’historien et professeur de University of Northern British Columbia, Ted Binnema, décrit l’arbitrage de différends exécutoire comme « une procédure fondamentalement conservatrice. »

Malgré la grande incertitude qui plane sur le reste du trimestre d’hiver, le soutien des étudiants et étudiantes reste fort, comme en témoignent la récente entrevue entendue à l’émission de radio Mainstreet de CBC, ces entrevues données à Radio Canada et certains mèmes partagés sur Facebook.

Selon les données de l’ACPPU, à partir du dimanche 10 avril, la grève à l’Université Sainte-Anne – la première en plus de 130 ans – sera la plus longue grève en milieu universitaire dans les provinces de l’Atlantique, dépassant celle d’une durée de 38 jours à la Cape Breton University en 2000 et celle de 2007 à la St. Thomas University au Nouveau-Brunswick.

Les cours du campus d’Halifax de l’Université Sainte-Anne, sur Barrington Street, ont aussi été annulés en raison de la durée record de cette grève. Les grévistes prévoient manifester à Grand Parade à 12 h 30 le mercredi 13 avril. La manifestation sera suivie d’une marche de solidarité vers l’Assemblée législative.

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Pour de plus amples informations ou pour une entrevue, veuillez communiquer avec le professeur Daniel Long (longdan19@gmail.com).